Quand on vous disait que la game avait changé, que la sordite conversation était maintenant des deux bords… En voici un autre bel exemple. Les réseaux de télé ayant opté d’un accord commun pour un débat à trois – à chacun ses trips – et excluant ainsi de cette autre sordite conversation les partis secondaires, Françoise David a décidé de montrer aux bonzes de l’écran cathodique de quel ouèbe elle se chauffait, en leur faisant un pied de nez totalement deuxpointszéroien. Ce soir, veut, veut pas, Françoise David participera au débat, dans le confort de son site ouèbe !
Depuis hier soir, partout sur le ouèbe on crie au génie, et oui, c’est vrai, l’initiative est très innovante, comme il faut dire maintenant. Mais contrairement à ce que tout le monde semble croire, le véritable intérêt de ce finger aux réseaux télé ne réside pas dans l’utilisation de moyens ouébeux pour crasher le débat. N’importe qui peut facilement le faire, via twitter par exemple.
Non, selon moi, la raison pour laquelle cette action frappe l’imaginaire c’est qu’en procédant ainsi, madame David accepte volontairement (mais peut-être un brin insconsciement aussi) de se mettre en péril. Parce qu’elle devra tenir tout le show en solo, les risques sont beaucoup plus grands pour elle que pour les autres débateurs – du moins, si l’exercice consiste à séduire de nouveaux électeurs et non pas de bassement flatter dans le sens du poil les convaincus.
Being solo, pour Françoise David, ça veut dire pas de breaks pendant le débat. Pas de ti Mario sur lequel varger quand on veut détourner l’attention, pas de moment pour réfléchir pendant que l’autre déblatère, pas de pauses publicitaires, rien. Pendant toute la durée du débat, madame David demeurera solidaire on l’imagine, mais surtout terriblement solitaire. Et parce que cette solitude, elle devra livrer 10 fois plus que les autres.
Pas question de se cantonner dans un rôle passif d’analyste. Pas question surtout de commencer à bitcher sur les autres chefs alors qu’ils ne pourront pas répondre – ce serait utiliser la force du ouèbe pour faire du one-to-many… Ce soir, madame David devra assumer pleinement cette solitude et livrer la marchandise de façon claire et authentique. L’occasion est unique, mais également très risquée. Moi, c’est sûr, je serai impitoyable. Au moindre dérapage, à la moindre bitcherie, à la moindre « osti-qu’on-est-plus-brillant-qu’eux-autres-hein-les-zamis, je débande, je décroche, je clique et ne reviens pas.
Bon dégat ;-)