Communications chorales – le code QR

le code qr - vocalises.ca

Hyperliens, codes QR, il existe tout plein de moyens d’aider les gens à se rapprocher virtuellement de votre chœur. Mais les utilisez-vous correctement?

Il est (déjà) loin le temps où pour inviter les gens à visiter notre site, on devait afficher au long son URL (Uniform Resource Locator) sur une affiche. Avec des adresses comme http://choeurclassiquedelavaldesrapides.com ou http://choraledesgrandsfansfinisduromantismeallemand, ça devenait un joyeux défi de retenir l’adresse.

Au fil du temps, les organisations ont opté pour des adresses plus faciles à retenir. Le plus court que j’ai créé fut vw.ca. Pas mal plus simple que volkswagencanada.com. Et éventuellement, le « http:// » n’est plus devenu obligatoire. Mais les gens devaient toujours taper l’adresse à la main, aussi courte fût-elle.

La force du Web est sa connectivité. On est toujours à un seul clic de ce que l’on cherche. Mais du côté imprimé, le problème demeurait. Oui, vw.ca c’est court. Mais que faire quand on veut pointer les gens vers la page https://www.vw.ca/fr/services-financiers/volkswagen-finance.html? Ça commence à être long en titi.

Des solutions comme bitly sont apparues pour régler le problème. On entre la longue adresse dans l’application, et celle-ci génère une version courte du lien. Ainsi pour mon exemple précédent, ça donne bit.ly/40HQnMA. En tapant cette URL, l’outil redirige les gens vers la bonne page. Mais, même écourtées, ces adresses demeuraient peu évidentes à retenir.

On a donc inventé le MURL (mini URL), tiré d’un verbe qui veut dire morceler en dialecte écossais. Pour poursuivre mon exemple, ça donnerait cette fois bit.ly/finances ou mieux encore vw.ca/finances si on génère les liens à l’interne.

Toutes ces solutions nous ont aidés à améliorer la connectivité entre le physique et le numérique, mais on était encore loin du côté pratique des hyperliens. Puis un jour, le code QR apparait. Alléluia!, aurait chanté Haendel.

FORMINABLE

Dans sa première itération (fin des années 2000, au moment où apparait le iPhone), le code QR a rapidement envahi le marché… pour disparaitre presque aussi vite. Trois raisons expliquent cet abandon précoce :

  1. Pour balayer le code QR, il fallait télécharger une application, souvent payante. Pas pratique, surtout dans un contexte où l’adoption des appareils intelligents n’était pas encore généralisée.
  2. La navigation sur les sites à partir d’un téléphone aussi intelligent soit-il n’était pas chose aisée. Les pages ne s’adaptant pas encore à l’appareil utilisé, on se retrouvait sur des sites au contenu minuscule pour nos petits écrans. Une application de loupe aurait été plus utile!
  3. Et surtout, la technologie était utilisée n’importe comment. On retrouvait des pubs avec code QR à des endroits inusités : sur le derrière du camion que l’on suit ou sur un panneau publicitaire routier (déjà que texter au volant, c’est nono, qui va ouvrir son application et tenter de capter le code à 110 km/h?), ou encore de l’autre côté d’un quai de métro inaccessible aux piétons. Tous des exemples réels.

Pour toutes ces excellentes mauvaises raisons, le code QR est disparu de nos vies. Jusqu’à ce qu’un virus décide de paralyser une planète au complet et permette ainsi sa relance dans notre nouvelle ère du sans-contact.

Mais cette fois, la technologie est plus accessible. Un lecteur de code QR est intégré aux caméras de nos appareils intelligents. Les sites sont réactifs et s’adaptent au format de l’écran de l’appareil. Et on a compris qu’au-delà d’un simple lien vers une page, on pouvait faire tout plein de choses intéressantes avec ce ramassis de petits carrés noirs et blancs.

Encore faut-il les utiliser correctement. Car si cette technologie est très utile pour connecter le physique au numérique, elle s’avère en revanche totalement contreproductive lorsqu’il s’agit de connecter le numérique au numérique.

Ainsi, l’autre jour, un chœur publiait fièrement sur Facebook l’affiche de son prochain concert, invitant les gens à balayer le code QR qui s’y trouve pour se procurer un billet. Mais comment puis-je balayer ce code avec mon téléphone que l’utilise déjà pour visionner ledit contenu? Et même si j’étais à l’ordinateur, pourquoi devrais-je photographier l’écran de mon Mac quand un simple lien ferait tellement mieux la job?

La règle de base est donc, si c’est un support physique, le code QR est une bonne idée. Si le contenu est sur une plateforme numérique, on opte plutôt pour le bon vieux lien.

FORMIDABLE

Le code QR est un outil formidable. Profitez de sa grande souplesse pour aller au-delà de simple lien vers votre site.

Utilisez-le :

  • Sur vos affiches. Questionnez-vous toutefois sur son rôle. Pointe-t-il vers la page d’accueil? Pourquoi ne pas pointer plutôt directement vers la page du concert? Ou vers la billetterie? Pense aussi à son positionnement. Machinalement, on le place souvent au bas de l’affiche, parmi le festival des logos, en tout petit, comme si on ne voulait pas que les gens le voient. N’hésitez pas à lui faire de la place! En marketing, on dit souvent de placer de façon proéminente le CTA (call-to-action). Faut faire de même avec le code QR.
  • Sur vos programmes. Pendant la covid, on a vu des chœurs utiliser le code QR pour permettre la consultation en ligne du programme. Si vous êtes revenus à la formule papier, intégrez-le dans vos programmes pour permettre aux gens d’accéder à du contenu additionnel pertinent. Et comme il ne coûte rien, n’hésitez pas à en créer plusieurs. Par exemple, un qui pointe vers le PDF des traductions de vos chansons en bulgare et un autre qui ouvrira le formulaire d’inscription des choristes.
  • Sur vos billets. Si vous imprimez vos billets, donnez-leur une utilité additionnelle en y ajoutant un code QR qui pointe vers la page du spectacle ou vers une publication Facebook où les gens pourront commenter leur appréciation du concert.
  • Sur le kit d’arrivée de vos choristes. Chaque fois qu’on se joint à un chœur, on est inondé de documents, de règlements, de liens vers des One Drive divers. Juste un beau gros code QR qu’on peut coller sur son babillard permettrait de s’y retrouver tellement plus facilement.
  • Sur vos présentoirs mobiles. De nombreux chœurs ont le leur qu’ils affichent lors de leurs prestations. Sur cette pièce, pensez autrement le positionnement du code. Assurez-vous de le placer à hauteur d’œil; personne n’aime se mettre à quatre pattes dans une église pour balayer un code.
  • Comme outil de levée de fonds. Lors de performances publiques, invitez vos gensses à encourager leur chœur favori en balayant un code qui les mènera vers des solutions de type PayPal. J’ai vu une église afficher un code QR sur chaque banc d’église pour inciter les ouailles à donner alors que les gens n’ont plus de monnaie. Si ça marche pour monsieur le curé, je ne vois pas pourquoi ça ne fonctionnerait pas pour vous.
  • Sur un signet de livre. Je vois de plus en plus de chœurs utiliser cet intéressant outil promotionnel. Pointez le code vers une page où vous changerez régulièrement le contenu, par exemple, vos pièces sur Spotify. Ainsi chaque fois que vos fans ouvriront leur bouquin, ils penseront à vous et pourront écouter votre belle musique tout en lisant.
  • Sur votre téléphone. « Pardon monsieur le chroniqueur? Vous venez tout juste de nous dire d’éviter d’afficher le code QR sur les plateformes numériques et voilà que vous voulez qu’on le mette sur nos téléphones? Ça va pas la tête? » Tout à fait! La prochaine fois que vous rencontrerez une choriste potentielle ou un acheteur de billets qui hésite, vous n’aurez qu’à leur pointer l’image de votre code QR, et hop! Une nouvelle alto dans le pupitre et 3 billets de plus de vendus!

Le code QR est le chainon manquant entre les supports physiques et numériques. À vous de l’utiliser créativement pour permettre à votre public, à vos choristes et à vos fans d’améliorer leur expérience de marque. Ainsi, les petits curieux qui auront balayé le code QR chapeautant cet article ont maintenant accès à mes listes d’écoute YouTube formées de compilations de pièces chantées dans divers concerts, d’œuvres que j’affectionne et de quelques épisodes de mon balado.

Bonne écoute (et bonne inspiration)!