Marketing choral – J’aime mon public

On oublie souvent que l’audience visée sur les médias sociaux n’est pas autant la cible finale qu’un important vecteur de transmission du message et de la marque. L’objectif du marketing choral n’est pourtant pas autant de bombarder « sa » cible avec un message imposé à contenu égocentriste que de permettre à cette audience de devenir la voix de la marque.

C’est vrai pour les compagnies de burgers, de voitures, de liqueurs douces, de chips et de ronignes chous. C’est vrai pour les chœurs aussi.

Pourtant, je regarde défiler les posts des ensembles vocaux sur mes fils sociaux et ce que j’y vois me rappelle drôlement le ton des publicités sur les médias de masse. ACHETEZ nos billets! INSCRIVEZ-VOUS dans notre chorale! HÂTEZ-VOUS, notre show est dans deux semaines! MANQUEZ PAS ÇA!

Pendant des semaines, à la rentrée, en décembre puis à la fin du printemps, ce type de message ressurgit inexorablement. Puis, une fois le show terminé, beubye. On ferme le micro, on balaye la scène, on éteint les lumières. Et on coupe le contact dans les médias sociaux. Jusqu’à la rentrée.

J’aime mon public

La Poune l’avait bien compris, bien avant les médias sociaux. Son public, faut l’aimer, le dorloter, le chérir, l’année durant. Après vos propres choristes, votre audience est votre plus important média. Cette relation doit être entretenue.

Un des moments les plus importants de l’année pour solidifier cette relation, c’est au concert lui-même et au cours des jours qui suivent. Paradoxalement, c’est le moment où on coupe les ponts. Alors que l’émotion est à son paroxysme. Que la connexion entre les gens et le chœur est à son plus fort.

Il faut surfer sur cette excitation. Maintenant. Dans trois mois à la rentrée, il sera trop tard.

Sur place

Le programme

J’en ai parlé dans une chronique précédente, le programme de concert est un précieux élément pour renforcer les liens. Au-delà de la description du concert lui-même, invitez votre public à se procurer les billets du prochain spectacle (rabais lève-tôt?), à venir auditionner, à vous suivre sur vos médias sociaux, à s’inscrire à votre niouzeletter, à visionner la captation du spectacle dans quelques jours. Votre programme se doit déborder du programme!

Un code QR

Si votre programme est en papier, pensez à inclure un code QR et faites en sorte qu’il pointe vers une page qui fait office de programme, bien sûr, mais où vous renouvèlerez constamment le contenu (en les informant de la chose). Au fil du temps, vos gens y trouveront vidéos, entretiens, extraits des répétitions, informations sur les prochaines pièces du programme, nouvelles sur le chœur, mini-performances, etc.

Loin des yeux, près du chœur

Un chœur que j’aime bien a eu la bonne idée de produire un signet de livre plutôt qu’un feuillet publicitaire pour promouvoir son spectacle. Gros code QR qui pointe vers la billetterie. Quelle bonne idée! J’ai immédiatement allumé. Pourquoi ne pas se servir de cet outil comme souvenir postspectacle? Donner une utilité au média qui déborde de son utilité première. Un code QR dynamique permettrait de changer le contenu virtuel de l’objet-souvenir, un livret dans ce cas-ci. Vendre, avant le spectacle. Informer, durant le spectacle. Maintenir la relation, après le spectacle. De livre en livre, les gens qui balayent le code découvrent du nouveau contenu, par exemple, une playlist des pièces chorales préférées du chœur sur Spotify à écouter pendant qu’on lit son bouquin.

Levée de fond

Votre public est là. Il vous aime. Pourquoi ne pas en profiter pour lui demander de vous aider à réaliser un projet bien précis? Ramasser des sous pour commander une œuvre originale à un.e compositrice.teur d’ici. Financer un atelier estival de chant pour les enfants du coin? Récolter des sous pour payer votre pianiste en vue d’un mini récital dans un centre d’accueil. Remplacer votre vieux piano. Toutes de fort belles causes à mettre de l’avant et permettre à votre audience de vous démontrer qu’elle aime son chœur, de tout son cœur.

Un livre d’or

À chacun de mes concerts, je reçois ou je suis témoin de touchants commentaires du public. Trouver un moyen de faire durer cet amour, ça peut être payant! S’il est bon pour un bed n breakfast de laisser bien à la vue de la clientèle un livre d’or dans lequel elle peut faire part de son appréciation des lieux et du séjour, pourquoi ne pas faire de même lors de votre spectacle? Le livre peut être physique, c’est plus intime et vous pourrez les recueillir pour créer du contenu en ligne, ou il peut être directement numérique. Suffit d’inviter clairement les gens à partager leur appréciation du spectacle sur leurs médias sociaux, en ajoutant #nomduchoeur.

Après

Je sais. Après un show, on est brûlé. Mais c’est pourtant un si bon moment pour se rapprocher. Pour démontrer à vos fans que vous n’êtes pas là que lorsqu’il s’agit de vendre des billets. Le chef est radieux, le CA est aux anges, les choristes n’ont pas redéposé les pieds par terre. C’est le temps de dire merci et, pourquoi pas, d’en profiter pour mentionner le prochain spectacle ou la prochaine audition ;)

Courriel

Si on a utilisé une billetterie en ligne, on a généralement accès aux adresses courriel des gens qui sont venus nous voir. Et on a celles de ceux qui sont venus aux spectacles précédents et des ex-choristes. Pourquoi ne pas envoyer dans les jours qui suivent le spectacle un gentil courriel de remerciement truffé de jolis souvenirs, y compris des liens vers vos publications post-spectacles sur vos médias sociaux?

Médias sociaux

Rapidement, publiez du contenu relatif à votre performance. Demandez à vos gensses de commenter leur appréciation du spectacle, leurs moments préférés, etc. Incitez vos choristes à relancer leurs invités pour qu’ils déposent un gentil mot sur vos publications sociales. Cela fera du beau contenu à récupérer et en prime, cela amplifiera la portée organique de votre publication : les proches de vos proches pourront possiblement voir leurs commentaires et découvrir ainsi votre ensemble vocal.

Du beau matériel à faire briller l’été durant

Je ne sais pas pour vous, mais moi, je vis toujours un p’tit down après un show. Pendant des mois, on a bûché en titi pour maitriser ce beau matériel, puis c’est la folie des intensives, des générales, des concerts. L’instant d’après… n’a plus. Môman, c’est finiiiiii. Pourquoi ne pas profiter du fait qu’on maitrise (enfin!) ces belles chansons pour en faire profiter la communauté au cours de l’été? Chanter dans un parc ou au camping de Claude, votre B2 préféré. Sur la rue principale, lors d’une activité commerciale. Dans des centres pour personnes âgées. Pas évident pour les concerts avec bands ou orchestres, mais pour les performances à plus petite échelle, c’est tellement une belle façon de vous rapprocher de votre communauté. Et ce sont là d’excellents prétextes de cigaler ensemble, l’été durant, jusqu’à ce que la bise fut venue et que le temps de fourmiller votre prochain répertoire soit revenu. Chantez maintenant!

Bon été!