Ceux et celles qui me connaissent le savent bien, j’ai toujours été contre la ghettoisation du ouèbe, encore malheureusement trop courante dans l’industrie, tant dans les agences que les médias, les maisons de prod et chez les clients.
D’un côté, les geeks et leurs « nouveaux » média et de l’autre, les « trads » et leurs « vieux » médias. Bonne nouvelle, à l’instar de la radio, de la télé et du panneau extérieur qui tour à tour ont pu intégrer les rangs de la pub avec un grand « p » au fur et à mesure que les publicitaires ont eu l’occasion d’apprivoiser ces « nouveaux » médias, on assiste de plus en plus à des gestes démontrant qu’enfin, la chose ouèbe elle-aussi peut enfin se fusionner avec le reste de l’arsenal marketing.
La nomination de Steve Mykolyn au poste de chef de la création chez Taxi est le plus récent exemple de l’intégration concrète de la composante ouèbe dans les agences. Pensez-y. En 2001, Steve entrait chez Taxi comme DC interactif, un an après que la bulle internet ait crevée et alors qu’on disait encore « http://www… » quand on donnait l’url d’un site, et huit ans plus tard, voilà t’y pas que ce ouébeux remplace Paul Lavoie au volant de la création taxienne! Méchant step pour Steve… et pour la pub numérique!
Combien d’agences non spécialisées de l’ampleur de Taxi peuvent se targuer d’avoir un mec qui pige vraiment le numérique à un poste-clé? Au pif, y en a pas des masses. De un, parce que y a pas des tonnes de publicitaires interactifs expérimentés qui pourraient assurer. Et de deux, parce qu’y a encore trop de dirigeants qui ne saississent pas encore (qui craignent encore?) la chose numérique et son importance dans le mix communicationnel.
Espérons que plusieurs autres boites sauront suivre le chemin (j’allais dire la voie ;-) dans lequel s’engage Taxi.
Tout à fait d’accord avec vous… C’est ce que je voulais dire par « y a pas des tonnes de publicitaires interactifs expérimentés qui pourraient assurer ».
Comprendre l’importance du ouèbe, j’en suis certain. Comprendre l’impact du ouèbe sur la communication publicitaire et le consommateur (et pouvoir l’intégrer dans un arsenal 1.0 sans que le tout explose), un peu moins ;-)
C’est vrai qu’un nombre assez restreint d’agences plus « traditionnelles » (si je peux me permettre, sans offenser qui que ce soit…) peuvent se vanter avoir un spécialiste du numérique à un poste-clé. Mais parmi celles-ci, combien peuvent prétendre que leur « cerveau interactif » maîtrise non seulement le secteur numérique, mais aussi et surtout, le mix-communicationnel dans son ensemble ? Bien peu… Je crois qu’il y a beaucoup plus de dirigeants qu’on ne le croit qui comprennent l’importance du Web, mais qu’ils ont l’impression de courir comme des poules sans tête à la recherche de la perle rare qui saura mettre le tout en pratique sans s’aliéner les autres « départements » marketing.