Allez, mon choix est fait! Voici mes musts en matière de conférences cannoises cette année. Avec un peu de recul, je me rends compte que cette sélection a pour élément commun un sujet qui me fascine au plus haut point: l’humanisation de la communication numérique. Avec l’avénement du deuxpointszéro et des nouvelles technologies, on aurait pu penser que la communication irait en se déshumanisant. En fait, c’est le contraire qui se passe. L’homo digitalis vit très bien cette évolution et s’attend de plus en plus à ce que les annonceurs s’adaptent à leur nouvelle réalité. Pas parce qu’on se parle par sms qu’on perd de l’humanité, au contraire. Les gens, plus que jamais, ont l’occasion de rester en contact avec leurs proches et moins proches. Des milliers et des milliers de micro-conversations ont lieu chaque seconde, créant ainsi un vaste patchwork communicationnel.

Bref, cette année, une pléiade de petites conférences venant nourrir une überconférence virtuelle: comment développer de véritables et authentiques conversations brand/consumer.

The Challenges of Colliding World
Tribal DDB livre ses impressions sur cette nouvelle réalité que d’aucuns appellent la media-neutralité. Pas dans le sens que certaines agences donnent à la dénomination, à savoir un terme signifiant tout simplement au client que l’ensemble des silos de l’agence va tenter d’aller chercher sa pointe de la tarte budgétaire. On entend parfois aussi le terme 360, ça veut dire la même chose. Ici, la media-neutralité se veut cette nouvelle réalité du consommateur qui sans trop y penser passe du ouèbe au papier au mobile sans y voir de barrières ou de distinctions. L’an dernier, on avait eu de grandes discussions parmi le jury du DMA à propos du clip Evolution de Dove, plusieurs prétextant que c’était pas du ouèbe. Come on! Des millions de personnes ont interragis avec la marque et c’est pas interactif parce que le monde pouvait pas cliquer quelque part?! L’interactivité se limite-t-elle vraiment au clic? Bref, la média-neutralité, c’est beaucoup plus difficile en agence que dans la vraie vie, je vous le dis ;-)

Walking In Their Shoes: Boot Camp For Consumer Empathy
Passant de l’ère de la communication de masse à celle la conversation de masse, il est clair que les marketers devront délaisser cette malsaine fixation nombrilique sur leurs propres attentes et s’ouvrir au vécu de leur clientèle… J’ai déjà eu un client qui haissait les camions. Tu lui présentais un concept avec un camion, il le cannait. Pas de camion, ça passait. Il ne s’était jamais demandé une seconde ce que les consommateurs en pensaient. Bon, ça l’a plus ou moins rapport, mais ça défoule ;-) C’est Organic qui livre ça.

Wildfire 2008 – Creativity with a human touch
Une conférence récurrente très courrue qui met cette année en évidence des marques hot qui ont su intégrer humanité à leur mix marketing. Duo Leo Burnett & la revue Contagious.

Drôle d’adon, mes deux derniers coups de coeur sont des conférences données par mes deux agences cultes (Wieden + Kennedy et Crispin Porter + Bogusky) et mettent toutes deux l’importance de raconter une histoire à nos consommateurs (tiens, tiens…. y aurait-il un lien causal entre ce point de vue créatif et les nombreux prix que ces agences remportent? U betcha!!!). Notez l’utilisation du verbe. Raconter. Comme lorsque l’on était petit et que notre maman interagissait avec nous à l’heure du dodo, nous racontant pour la millième fois Le petit chaperon rouge. Avouez. On était subjugué. Et on interagissait : « pourquoi la grand-maman est pas sortie du ventre du loup??? »

Telling Tales
W+K et Coke nous parlent de leur grand succès « Happyness Factory« . Bon, ça risque un peu de shearer un brin vers l’autocongratulation , mais ça risque d’être intéressant de connaître les dessous de cette pub tellement pas publicitaire qu’elle est probablement la plus pute des pubs;-)

All That Really Matters Is The Power Of The Story. If You Are Focused On Anything Else – You Are Wasting Your Time And Resources
CP+B eux viennent fermer la boucle en réaffirmant à nouveau que la vraie média-neutralité réside dans le force de la grande histoire. Sans grande histoire, y en a pas de concepts. Sans grande histoire, on force la chose, mais c’est pas naturel. Sans grande histoire, les gens ignorent notre com. Après tout, les consommateurs sont d’abord et avant tout humains. Quelque part, on s’ennuie tous du temps où on pouvaient se lover contre son papa, sa maman ou la belle gardienne et se faire raconter une belle histoire, et donc avoir la possibilité d’interragir d’une façon simple et naturelle avec un autre être humain.

Bonne nuit mes p’tits bouts d’choux ;-)