Éric Alper, co-auteur de Conversational Capital, le bouquin de Sid Lee, m’a invité l’autre jour à entreprendre avec lui une conversation capitale sur le joyeux monde de la communication interactive. Pour ce faire, il m’a donc posé quelques questions auxquelles je répondrai ici au cours des prochains billets. Parallèlement, je lui ai également envoyé quelques questions de mon propre cru, auxquelles il répondra éventuellement lui-aussi sur son blogue.

Voici donc la deuxième question (et réponse) d’une série de quatre. Vous trouverez la première ici, la troisième par et la quatrième juste ici.

Eric : What does the near future of advertising look like to you?

Normand: Ah, la question à 15 millions de dollars… commissionnable! En cette période de mash-ups, de fusions, d’évolutions technologiques ultra-rapides et de mouvance continuelle, l’avenir appartient à ceux qui seront assez souples pour suivre l’évolution du marché et surtout celle plus significative encore des consommateurs. À l’instar des dinosaures victimes de leur propre masse, les boites rigides contemporaines (aka brontosaurus modernus biento exterminus) sont appelés à disparaitre, mais cette fois, la taille n’aura rien à voir (enfin pas forcément). Cette fois, c’est dans la tête que ça se passe.

Ceux qui s’entêteront à maintenir le statu quo communicationnel périront. Et je ne parle pas ici uniquement des agences trads (trop souvent la tête de turcs des ouèbeux – comme si seuls ces derniers avaient LA solution parce que cools, branchés et ayant 3 comptes Twitter). L’ensemble de l’industrie se doit d’être particulièrement vigilante et s’assurer qu’elle n’offre pas une résistance inutile à ce courant de changements. Dans le cas contraire, deux possibilités, un même résultat: certains s’aggriperont, seront rapidement subermergés et se noyeront. Les autres, entrainés par le courant, s’affoleront, se débatteront mais périront inévitablement eux-aussi. Les plus fins profiteront de la force positive de ce courant pour se rendre à un autre point d’appui, puis éventuellement se donneront une autre swingne vers un autre point d’appui, et ainsi de suite.

Le paradigme de la communication marketing s’est transformé, tout ça, par la simple démocratisation des outils de com. Ce simple constat implique une remise en question de la raison d’être de toutes les entreprises oeuvrant en marketing communicationnel, tant des agences, des médias, des boites de prod que des clients. L’avenir est la mouvance et à l’éclatement des moules des recettes apprises par coeur. Pensons seulement à Microsoft, l’exemple parfait de la grosse corpo inflexible qui est maintenant non seulement un producteur de logiciels (ce qui était sa raison d’être originale), mais aussi un des plus gros vendeurs de pubs sur le ouèbe ET en même temps une agence de pub ouèbe! Si Bill a adopté ces changements, je ne vois pas pourquoi vous ne le pourriez pas vous-aussi. Raoûl Duguay l’avait bien dit: toute est dans toute! À vous d’en profiter.