Dans un récent billet, je vous parlais de cette nouvelle discipline publicitaire qu’est le Case Study Video, l’art de vouloir rendre sexy aux yeux endoloris des juges le concept le plus poche.  Je me demandais à quand une catégorie entièrement dédiée à cet art méconnu.   Les amis d’Adverblog abondent dans le même sens que moi et en profitent pour nous présenter une délicieuse pastiche de la chose dans un excellent billet sur l’épineux sujet.

Aux cours des dix dernières années, j’ai eu l’occasion de juger des dizaines et des dizaines de compétitions interactives ici et ailleurs dans le monde.  London International Awards, New York Festival of Festivals et Cresta Awards de New York, Golden Awards de Montreux, Moebius de Los Angeles, Marketing Awards de Toronto, Summit Awards de Portland et boomeranGs de Montréal pour ne nommer que ceux-ci.  Dans tous les cas, la méthode pour juger était relativement simple:  un lien vers la pièce à juger.  On regarde, on évalue, on note et au suivant. Car des suivants, il y en a je vous le jure… 


Pour certaines compétitions, je devais passer à travers 300 pièces publicitaires, juste pour séparer le grain de l’ivraie.  Puis après ça, recommencer l’exercice avec la shortlist.   Des heures et des heures de plaisir.  Qui plus est, et particulièrement dans le cas de gros sites costauds, il était facile de passer à côté du killer app.

Puis un jour, les Case Study Videos sont apparus…   Wow!  Plus besoin de chercher l’idée, voilà qu’elle vient à nous!!!   Not.

Depuis leur arrivée, j’ai toujours pris avec un grain de sel ces sales-pitchs.   Comme le racontent les confrères Vega Olmos et Bastholm dans le billet mentionné plus haut, les hyperlatifs, la musique upbeat, l’impact « retentissant » dans les réseaux sociaux, tout ça plutôt que d’aider le juge le rende plutôt d’humeur irascible… du moins, c’est mon cas ;)

Hey. Fuck les préambules. C’est quoi l’idée?   Présente-la moi upfront.  Rapidement.  En moins de 140 caractères comme dit Olmos.  Titille-moi.  Après ça, laisse-moi juger par moi-même.  Et surtout, laissez-moi voir la pièce elle-même.   Believe it or not, il m’arrive régulièrement de refuser de juger une entrée parce que la seule façon donnée au juge pour évaluer la pièce est le CSV!   Pas de lien vers la pièce, rien.  Parfois, quelques grabs.  Sous prétexte que le site est down.   Viarge, si le site est down, présente-la pas ta campagne.  Me semble voir Tarantino mimer aux jurys de Cannes un film sous prétexte qu’il n’en existe plus de copies.   Euh not.  Alors pourquoi ici?

Encore plus étonnant, je me suis déjà fait répondre par des organisateurs de ces compétitions que je devais malgré tout évalué l’entrée.  Que c’était la politique de blablabla… Ben non, c’est pas de la politique, c’est juste de la business.  Vous refusez de refuser une entrée parce qu’elle vous rapporte de beaux dollars tout neufs.  Sans même réaliser que du même coup, vous antagoniser votre produit et qu’éventuellement à force de l’édulcorer, plus personne ne voudra participer à votre compétition.   J’ai vu plusieurs de ces compétitions mourrir de leur belle mort ainsi.  La meilleure?

Une nouvelle compétition.    Je décide d’y soumettre quelques pièces.  Hé bien imaginez-vous donc que non seulement il fallait payer pour y participer, mais quand on gagnait, il fallait aussi payer pour avoir notre prix!!!  Et en regardant la liste des gagnants, je me suis dit que tout le monde avait gagné.   Euh, non merci.  J’ai refusé mon « prix ».

Je m’égare un peu mais en fait non.    Les compétitions existent pour faire remonter à la surface la crème de la crème.   Et excuse-me, la crème de la crème, c’est encore par l’idée et la créativité qu’elle mérite d’être honorée.  Pas par des artifices, des trompe-l’oeil, des effets spéciaux et autres fanfares.  Vous avez une bonne idée?  J’veux pas l’savoir, j’veux la voir.

Histoire de mieux saisir le phénomène, voici quelques liens qui vous permettront d’en visionner quelques-uns.  À vous de juger si vous seriez prêts à les juger ;)

Une dizaine ici.    Une trallée par .  Et ici, un site entièrement dédié à la chose. 

Et mon préféré?  Celui-ci, justement parce qu’il n’en est pas un ;)