Hier soir à La Banque avait lieu le second meetup du groupe Transmedia QcMtl organisé par les amis de Saga.  Au menu, une présentation de @robpratten, fondateur et CEO de Transmedia Storyteller, firme basée à Londres, Boston et San Francisco, réalisateur transmédiatique et auteur du livre Getting Started in Transmedia Storytelling:  a practical guide for beginners.

Représentatif du mécanisme intrinsèquement multi-disciplinaire de la chose transmédiatique, dans une ambiance décontractée et sans flafla, se retrouvaient 43 meetupeux passionnés, reliés de près ou de loin à l’univers transmédia, certains venant de la télé, d’autre du cinéma, de l’édition, des arts ou encore comme bibi, de la conception numérique. 

Sujet de la présentation, conductrr, espèce d’hybride entre le CMS et le CRM qui permet d’organiser et d’automatiser une suite d’actions déclenchées par les stimulis apportés par le spectateur/le joueur/le consommateur comme par exemple d’avoir déclenché un vidéo, d’avoir tweeté un #spécifique, d’avoir accéder à une page.  Name it, avec le bidule tout est possible.  Et le plus beau de la chose, pas besoin d’avoir un doctorat en programmation, l’outil est convivial, simple d’utilisation et ses possibilités à la hauteur du créateur.  Voici la description que Storyteller nous en fait:

Bien qu’associé à priori à l’univers du récit transmédia, comme nous en avons discuté hier, cet outil est possiblement promis à d’autres utilisations puisque qu’étant de fait une série d’actions tributaires des précédentes, il pourrait être utilisé dans des cadres de simulations de crise, de service à la clientèle, de campagnes publicitaires, d’outil de formation et de jeux.

Donc tout est réglé, grâce à Conducttr, nos expériences en seront plus que jamais enrichies?  Pas sûr.  en fait, sûr que non ;)  Comme n’importe quel nouveau joujou, le premier réflex de ses utilisateurs sera d’outrefaire, d’en outre-mettre.  Dès lors, la technologie ne servira pas à améliorer l’expérience, elle viendra plutôt la diluer, voire la détruire.  Car il faut comprendre que l’outil ne créé pas l’histoire, il ne crée pas l’expérience.  Il ne fait que faciliter la programmation d’une suite d’événements.  Si cette suite est poche, l’expérience le sera elle-aussi.

Et parce que multimédia, elle sera possiblement multipoche.  Un livre plate, c’est plate.  Mais un livre plate qui m’invite à faire des actions sur tweeter, à visionner des vidéos sur Youtube, à me prendre en photo et à partager sur un site, ça va devenir un site multipoche.

Parce que l’on demande au spectateur passif des gestes, on l’implique.  Ce qui lui demande non seulement de sortir de sa passivité comtemplative (comme quand on rentre dans un bon livre, un beau spectacle de danse, un bon disque) mais de s’impliquer, donc de se mettre à côté de Mozart, Brecht et Émard.  Un, ça nous tente pas forcément.  Deux, le ROIS (retour sur l’investissement de soi) a besoin d’en valoir la chandelle parce que sinon votre histoire ne fera pas long feu.

Si l’ajout d’éléments alternatifs, parallèles n’améliorent pas l’expérience, oubliez-donc ça.  Revenez à la base.  Parce que sinon, c’est pas du transmédia, mais du transmerdia.  Ce que l’on ne veut pas ;)

Encore une fois, merci à l’ami @wuxia, à @vincentrouthier et au reste de sa belle équipe pour cette belle soirée.  Et bravo pour votre nomination aux Octas 2013 avec 6millionsdemorts.com.  On vous dit merde!  On a hâte au prochain meetup pour que vous nous parliez du prix que vous remporterez, je l’espère bien ;)