C’est arrivé tout juste avant Noël, quelques jours à peine. Petit matin peinard, en sirotant mon café, je jette un coup d’oeil distrait à mon Mur Facebook. Premier statut d’une amie héberluée… Hein??? Puis un autre status vient confirmer le premier. Non, pas vrai. Je clique et là, je me rends compte que c’est bien trop (ir)réel. Mon pote Sylvain (nom non fictif) est mort.

Déjà son Mur est plein de témoignages chagrinés de dizaines et de dizaines d’amis sous le choc. Et because les feeds qui font office de rubriques nécrologiques, il se remplit de plus en plus rapidement. En quelques heures à peine, tout le monde est réuni et pleure la morte d’un ami. Comme au salon. Sauf que Sylvain sur sa page est tout sauf mort.

Plus bas, sur la même page, on voit ses derniers posts. Son dernier datait de quelques jours à peine. Puis, une ligne imaginaire tranche inexorablement l’avant de l’après. Quelques jours plus tôt, c’était la vie dans tout ce qu’elle a de plus banale. Maintenant cette série de gestes, de posts, de photos d’un ami disparu ne sont plus que témoins d’une vie coupée trop tôt. Comme beaucoup trop de vies ces temps-ci me direz-vous…

Allez, je vous laisse. Facebook, dans sa logique froide de moteur de réseaux sociaux, vient tout juste de me faire remarquer que ça fait un petit bout que je n’ai pas échangé avec Sylvain et me suggère d’aller lui faire un petit hello. Sur le coup, ça choque comme pub. Mais en même temps, c’est signe que le deuil 2.0 fait maintenant partie de nos vies. Qu’on le veuille ou non, l’amitié c’est maintenant plus que jamais à la vie… et à la mort.

Salut Sylvain.