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It is a subversive book. It says that the marketer is not – and ought not to be – at the center of successful marketing. The consumer should be.
– préface de Malcom Gladwell

Visionnaire, Seth Godin, le père du Word of Mouse, nous livrait déjà en 2001 avec son livre Unleashing the ideavirus un vibrant plaidoyer pour la libération de l’idée. L’idée-maitresse, l’idée-produit, l’idée qui fait vendre, l’idée-média, l’idée qui se nourrit d’elle même, l’idée qui se propage, celle qui n’a qu’à se montrer le bout du nez pour qu’aussitôt on s’ouvre la bouche, l’idée d’une telle évidence qu’une fois là devant nous, on se précipite pour lui donner une autre swing afin de l’envoyer encore plus haut, encore plus loin. Bref, comme Seth Godin l’a baptisé, l’ideavirus, celle qui est la fois idée et message.

Autant dans un livre précédent, Godin nous invitait à demander la permission au consommateur pour entreprendre une conversation à long terme avec lui, autant dans ce présent opus, il nous présente la prochaine étape de cette relation: aider le consommateur à faire le marketing de notre produit/service à notre place!

Même si articulé ainsi, l’idée est novatrice, sa réalité fait partie de notre vie de tous les jours. Quelques exemples:
Hotmail La grande idée? Un courriel gratuit. L’idée-virus? Au bas de chaque courriel provenant d’hotmail, il y a une petite phrase qui invite les gens à s’y inscrire. Le produit devient donc son propre média. Cette façon de faire a permis à l’outil d’aller chercher des millions et des millions d’abonnés.
Tupper ware (et autres soirés sex-toys) La grande idée? des produits pour conserver les aliments. L’idée-virus? Des amis qui invitent des amis à acheter les produits.
Tommy Hilfiger (et bien d’autres) La grande idée? Le style preppy chic. L’idée-virus? Le logo-virus. Plus vous le porter, plus les gens le voit.
Polaroid La grande idée? La photographie instantanée. L’idée-virus? Au coeur même de l’action, vos amis voient apparaitre la photo
Et j’ajouterais Dieu La grande idée? Une force supérieure qui nous protège. L’idée-virus? Les icônes-virus: les apôtres, des églises, des crucifix, des curés, bref comme il est partout, impossible de le rater!

Évidemment, l’idée-virus a tout-de-même besoin d’un petit coup de main pour se propager. Pour se faire, les aptchoueurs (en anglais, les sneezers) qu’on pourrait comparer aux Connectors, Mavens et autres Salesmen de Gladwell. Y voyant de fortes ressemblances, je n’élaborerai pas ici sur ce sujet, puisque j’en avais parlé un brin dans ce billet.

Faites-vous un petit plaisir et lisez ce livre. Ça se lit très bien, comme tous les livres de Godin, c’est plein d’idées audacieuses et de concepts séducteurs, et malgré les années, sa pertinence et son regard critique envers le marketing 1.0 en font un must pour tous ceux qui ont le goût de passer à la prochaine étape. D’ailleurs, il serait peut-être temps puisqu’un des kings de la pub 1.0 avait déjà remarqué l’impact de l’idée qui se propage par elle-même en déclarant voilà plus de vingt ans, un peu avant de mourir que « you cannot sell a man who isn’t listening; word of mouth is the best medium of all; and dullness won’t sell your product, but neither will irrelevant brillance. »

8/10