À la fin de l’été, j’ai rédigé un billet sur le festival des choristes recherchés, l’incontournable quête de chanteuses et chanteurs pour combler les trous dans les pupitres. À la demande des gens de l’Alliance chorale du Québec, je l’ai édité pour en faire un article qui a paru dans le numéro de septembre de la revue CHANTER.
Je vous livre ici cette deuxième itération. Bon recrutement!
Choristes recherchés? 10 trucs à retenir pour vos pubs de recrutement choral
UN. Mettez-vous dans la peau de votre recrue. Pour vendre, ça prend les bons arguments. Pour les trouver, il faut connaitre sa cible. Quel est le niveau d’expérience chorale de la personne visée? Quelles sont ses attentes, ses craintes, ses motivations? En marketing, on développe les profils types des gens à qui on s’adresse. On appelle ça des personas. Googlez ça, très intéressant! À noter qu’on peut vouloir s’adresser à différents types de recrues, mais ça exige des messages ajustés à la cible. La pub, c’est comme les chaussures. Une approche one-size-fits-all, ça peut faire mal
DEUX. Tenez compte de l’environnement publicitaire. Autant la connaissance de la personne visée est-elle précieuse, autant l’ajustement du message selon l’environnement l’est aussi. Le babillard chez Jean Coutu et une page Facebook dédiée au recrutement choral sont deux médias trèsdifférents. Dans le premier cas, vous vous adressez à tout le monde, dans le second, vous vous adressez à des gens qui s’intéressent au chant choral. Le message ne peut être le même.
TROIS. La fréquence blesse. En pub, la fréquence est très utile (ie. le nombre de fois qu’une personne est exposée à un message). Mais sa petite sœur, l’usure publicitaire n’est jamais bien loin. Combien de fois ai-je vu la même pub de recrutement apparaitre sur les mêmes pages Facebook?
QUATRE. Variez la sauce. Question d’éviter cette usure, n’hésitez pas à créer plusieurs messages qui mettront chacun de l’avant un point spécifique, sans oublier toutefois l’essentiel.
CINQ. N’oubliez pas les musts. Alors que j’étais directeur de création, combien de fois ai-je vu mes équipes m’arriver avec de fichus bons concepts, mais qui omettaient les renseignements essentiels, sous le prétexte que c’était plate? Ne faites pas la même erreur. Vos recrues sont à l’affût d’informations précises. C’est où? C’est quel type de musique? C’est quel jour?
SIX. Maximisez vos plateformes. Vous avez un site ouèbe? Une page Facebook? Des vidéos sur YouTube? Servez-vous-en! Vos recrues ne sont qu’à un clic d’une information qui viendra compléter votre publication. J’ai vu plusieurs pubs sans lien. Et d’autres qui en mettaient, mais dans les visuels et donc non cliquables.
SEPT. Sortez des écosystèmes chorals fermés. Il est fort probable que les personnes qui souhaitent chanter ignorent l’existence des pages de recrutement choral. Ne comptez pas que sur les médias sociaux associés au chant choral. Comptez sur vos principaux ambassadeurs (vos choristes) pour répandre la bonne nouvelle dans leurs réseaux sociaux, au travail, etc.
HUIT. Présentez-vous. Ne tenez pas pour acquis que les gens vous connaissent. Expliquez ce que fait votre chœur, montrez des photos de vos choristes en action, filmez une répétition, présentez votre chef.fe, listez votre répertoire.
NEUF. Attention au piège des pubs « créatives ». Année après année, les pubs du type « Tu aimes chanter sous la douche? Joins-toi à nous! » nous rappelle que la saison de la chasse au choriste est ouverte. Je n’ai rien contre la créativité, au contraire (j’ai gagné plus de 130 prix à travers le monde). Mais on gagne toujours à aller plus loin. À faire les choses à sa façon. À cracker le code. À cet effet, bravo à la cheffe Judith Richer qui ayant lu mon billet a choisi de se mouiller… littéralement. Sa vidéo où elle nous présente ses chœurs en direct de sa douche a été vue 2 000 fois en 48 h!
DIX. Ne mettez pas tout l’accent sur l’audition. Votre première job est de convaincre la personne que vous êtes le chœur qu’il lui faut. Si vous ne réussissez pas ce point, il n’y aura pas d’auditions. Et si vous devez en parler, profitez-en pour expliquez comment elle se déroulera. Filmez-en une. Ou publiez les témoignages de gens qui l’ont passé (et qui y ont survécu!).
Ceci étant dit, bravo à vous, publicitaires en herbe! La pub, c’est comme une pièce de Poulenc. Ça l’air facile, mais c’est beaucoup de travail. Mais une fois maitrisée, c’est donc beau!
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