Belle première journée à la tente UX+Design Blue de l’International Startup Festival 2014. Avec les collègues coachs JF Poulin, Jeff Lee, Neelan Rach, Sweet Pete et Sophie Lymburner, nous avons rencontré quelques startups dans ces sessions de speed consulting extrême de 20 minutes.


Sous l’éclairage de spécialistes en UX, design, création, stratégie, communication, développement, PR, l’objectif était d’écouter ces startups et de leur proposer en vrac, conseils, pistes, idées et avis. Stimulant défi! Et encore une fois, toujours incroyable de voir comment le fait de rassembler quelques pros de secteurs différents permet d’ouvrir rapidement des portes.

Mais ce que j’ai surtout trouvé de fascinant en ces quelques rencontres, c’était de constater que même si chacune des startups que nous avons rencontrées œuvrait dans des territoires relativement différents,  la plupart avaient des traits communs. Je vous présente donc ici même le fruit de cette première journée d’observation.

Portrait-robot du branding d’une startup

À côté de l’idée?
À la base, toutes ces startups ont trouvé une idée séduisante! C’est ce que l’on entendait dans la courte présentation de leur concept. Mais dans tous les cas, ce n’est pas ce que l’on voyait. Présentation et hiérarchisation du contenu, tonalité, éléments visuels, l’idée disparaissait derrière des fonctionnalités ou une UX déficiente. Rapidement, le concept net, clair et précis disparait derrière d’autres sous-concepts, éclairages différents. J’entends ce que vous me dites, mais ce que je vois a un autre sens.

Trop de bruit
Trop c’est comme pas assez. Dans tous les cas, un trop-plein d’information et d’éléments graphiques inutiles me sollicite tout en même temps. Résultat, je ne sais plus quoi regarder, je ne sais plus où cliquer et surtout, je ne sais plus trop sûr de comprendre.

L’hyper spécialisation tue l’idée
À force de se creuser les méninges sur le concept, de le triturer de tous les côtés, d’en imaginer son évolution et sa diversification, le startupeur crée un phénomène intéressant : il plonge tellement profondément dans son univers que celui-ci se vide curieusement de son sens. On est tellement dans le micro, que l’on prend pour acquise sa vérité high-level. On est tellement fasciné/préoccupé par les menus détails que devient floue.

Le gavage
Cette fascination envers son propre produit fait en sorte que finalement, on tente trop souvent de rentrer de force un carré dans un cercle. Techniquement, le produit semble là. Mais sa raison d’être, d’un point de vue communicationnel ne l’est pas claire.

En amour avec son idée
Ayant été directeur de création pendant plusieurs années, je le sais. L’être humain tombe rapidement en amour avec son idée.  Mon rôle de DC était d’offrir du recul pour permettre à l’idée de se recadrer en fonction des objectifs et de la cible. La même chose ici. La passion crée rapidement un écart entre le produit ou service et sa cible finale.L’entrepreneur est tellement certain de détenir la réalité qu’il refuse d’entendre ce que le consommateur lui dit. Se privant ainsi d’en apprendre réellement sur son produit et surtout sur les façons de devenir pertinent auprès de la cible.

Et la cible?
Étonnement, dans tous les cas, on s’est peu ou pas penché sur la ou les cibles.  Le concept a pris toute la place,  au point tel où la cible semble devenir facultative. Un mal nécessaire ;) Bon, j’exagère. On a tout de même une petite idée à qui l’on s’adresse. Mais le produit, sa présentation, l’axe de communication et  l’UX du site semblent avoir été créés pour satisfaire l’entreprise et non pas le consommateur.