Éric Alper, co-auteur de Conversational Capital, le bouquin de Sid Lee, m’a invité l’autre jour à entreprendre avec lui une conversation capitale sur le joyeux monde de la communication interactive. Pour ce faire, il m’a donc posé quelques questions auxquelles je répondrai ici au cours des prochains billets. Parallèlement, je lui ai également envoyé quelques questions de mon propre cru, auxquelles il répondra éventuellement lui-aussi sur son blogue.

Voici donc la quatrième et dernière question (et réponse). Vous n’avez qu’à cliquer ici pour consulter la première, deuxième et troisième questions.

Eric : A lot of marketers think that interactive media is a way to easily say that they understand a generation; that they “get it.” Do they?

Normand : Quand je songe au nombre de fois où j’ai entendu des marketers me confier qu’ils s’en vont dans les nouveaux médias (sic) parce que l’avenir est là (resic!), il est clair que plusieurs de ces gens sont encore très démunis face à certaines évolutions techniques. Alors là, de prétendre comprendre une génération qui est née avec une télécommande dans une main et une manette de jeux dans l’autre quand soi même on est né avec la télé en noir et blanc, les oreilles de lapin et le TV Hebdo (l’ancêtre de Google pour la télé!), il y a loin de la souris à l’écran…

Ne nous le cachons pas, beaucoup des marketers seniors ignorent tout simplement tout du ouèbe. Même de nos jours, en dehors du sacro saint GRP, point de salut! Ne confondons toutefois pas cette ignorance de la chose ouèbe à une bête ignorance. Ils savent pas, c’est tout. Et souvent, ils ont malheureusement peur de cette bibite. L’être humain étant ce qu’il est, le bouleshitte protector remonte à la surface. Résultat, soit on assiste à une rétention digitanale qui donnerait une grosse érection à Freud dans sa tombe, soit on se tape le festival du name-dropping à coup de MyTube par ci, et de YouBook par là…

Mais il y a de l’espoir. Je me rappelle l’étonnement infantile d’un directeur de création qui venait de découvrir Google Earth…. trois ans après le lancement de l’application. C’était quand même un début, non? Ou encore, on m’a parlé récemment de ce gros bonze d’agence qui annonçait récemment à sa gang que Facebook était le futur et qu’ils se devaient d’être actifs sur cette plateforme (alors que cette même agence avait déjà utilisé Facebook dans le cadre d’une campagne pour l’un de ses clients… deux ans plus tôt!).

Bref, y a encore bien du chemin à faire, mais la bonne nouvelle, c’est que je sens que l’idée d’une communication différente fait son chemin, lentement mais sûrement. De plus en plus, je côtoie des marketers réceptifs à la chose, je sens le désir des gens d’apprendre. Lorsque je fais mes conférences pizz & ouèbe, je constate l’appétit de gens non seulement pour la Large All Dressed double champignon, mais aussi pour la chose ouèbe! Ils découvrent d’autres moyens de communiquer et je suis convaincu que ce simple contact leur permet de devenir de meilleurs communicateurs dans leur quotidien.