Il y a de cela quelques mois, je m’étais inscris par curiosité à un (autre!) site de réseau social, Naymz. Clair challenger de LinkedIn, le produit se veut un point d’entrée dans le joyeux monde de la business et vise à empowering reputable professionals. Particularité distinctive, sur Naymz, plus tu es actif, plus te mérites des RepScores, des points te donnant droit à des fonctionnalités supplémentaires. Ainsi, si tu ajoutes ta photo, t’as un RepScore. Si t’ajoutes ta ville, t’as un autre RepScore. Juste le fait de revenir sur ta page te donne un autre beau RepScore. Bref, plus tu montres que tu existes, plus on te « récompense ». Tellement archaique comme système qu’après 5 mois (et une ou deux visites), je suis rendu à un gros 10 points!

Personnellement, j’ai un petit problème (et de gros doutes) avec ce type de fonctionnement forçant l’inscription, surtout quand ça semble être l’unique point différenciateur du site. En fait, parce qu’on me propose de me récompenser parce que j’inscris la ville où j’habite ou le nom de mon employeur est un excellent frein à ce que je le fasse. Ça crisse le doute, comme diraient les chinois.

Par ailleurs, je crois beaucoup à ce modèle quand on l’utilise en parallèle d’une proposition ou d’un service déjà existant, mais surtout afin de créer de la valeur ajoutée. Le système de jetons de voir.ca en était déjà un bon exemple. Le site existait déjà par lui-même, offrait un contenu qui lui était propre et bénéficiait d’une bonne masse de lecteurs. En ajoutant son système d’accumulation de jetons afin de pouvoir participer à des enchères (de produits en phase avec la nature même de Voir : films, spectacles, escapades – on garde le focus en plus!), il ne forcait pas bêtement l’inscription de nouveaux lecteurs. Il ouvrait de fait la porte à un véritable 2.0 productif, des années avant qu’on en parle.

En donnant la parole aux lecteurs de Voir qui avaient des choses à dire, on récompensait ainsi la création de nouveau contenu, ce qui apportait ainsi une nouvelle dimension de lecture aux articles existants. J’exemple : un journaliste adore un resto, mais 8 autres personnes y ont vécu de mauvaises expériences et 4 autres ont adoré. Résultat, mon interprétation globale est évidemment teintée de tous ces témoignages, en tout cas beaucoup plus complète que si je n’avais lu que le commentaire du journaliste.

Qui plus est, en lisant ces commentaires, je pourrais constater que telle personne a des goûts similaires aux miens, devenant elle-même, une nouvelle source première d’inspiration/confirmation pour moi, au même titre que le journaliste puisque je peux maintenant suivre ces propres interventions. voir.ca a si bien compris ça que maintenant, les membres peuvent même écrire leurs propres articles (mais tout comme les journalistes, faut qu’ça passe devant le rédac’ en chef). Et si j’ai bien vu, le système de points d’enchères a même disparu : la récompense est maintenant le geste créateur par lui-même et non pas le vil nanane qu’on utilise de façon désepérée afin de faire lever la sauce comme semble le faire les amiz de chez Naymz.

Cette image a été saisie sur ma page inbox de Naymz. Il s’agit là des plus récents messages que j’ai reçus (que je n’ai pas lus encore, et que je ne lirais jamais, non plus). Ça donne une bonne idée de l’obsession promotionnelle de la bibite, (surtout que pour chacune de ces notes, il y avait en plus un courriel qui m’était expédié). Les seuls messages que je reçois sur Naymz proviennent de Naymz eux-même qui tentent par tous les moyens de me rendre de plus en plus actif et à m’inscrire à d’autres trucs, payants ceux-là. Et mon seul ami est un headhunter américain à qui j’avais parlé sur LinkedIn voilà 1 an et demie déjà, et qui m’a évidememnt retrouvé sur Naymz puisqu’il est impossible tant physiquement que virtuellement de disparaitre du collimateur d’un headhunter qui a faim ;-)

Hey guys, ce n’est pas qu’on Naymz pas votre site (jeu de mots de niveau C-), le problème, c’est qu’il ne m’apporte rien que je n’ai déjà ailleurs. Et ce n’est pas à coup de morceaux de robots, de timbres Gold Star ou de déroule le rebord que vous gagnerez en pertinence. Mais c’est pourquoi je me déciderai bien un de ces jours à m’y désabonner.

Ça alors! Alors que je concluais ce billet au paragraphe précédent, j’ai noté que je venais de recevoir un nouveau courriel. Imaginez-vous donc que c’était Naymz qui m’avisait que je venais de recevoir un visiteur sur mon site – de toute évidence, moi! En cliquant sur le lien, je tombe sur une offre de monitorer le trafic sur ma page Naymz moyennant 95.50$ par année! Fan-tas-tique!!! Je vais payer 100 piasses par année pour qu’on me dise que je viens de visiter mon propre site… je m’abonne de ce pas ;-)