Vous connaissez le Marketing News Canada podcast? Moi pas. Du moins jusqu’à tout récemment. C’est pourtant le podcast #1 au Canada pour tout ce qui a trait au marketing; y sont passés Seth Godin, Guy Kawasaki, Malcolm Gladwell, et plusieurs autres de mes héros marketing. Et là, voilà qu’à mon tour on m’invité à y partager mes réflexions.

En gros, j’ai surtout parlé des pièges de l’attrait du gadget numérique et du possible intérêt à prendre un peu de recul… afin de mieux se rapprocher des consommateurs.

L’attrait de la bébelle? J’en parle ici depuis un moment. Cette utilisation malhabile des outils numériques comme une fin en soi. Comme si l’outil, par lui-même, pouvait régler tous les troubles des marques. Pallier le manque d’interaction. Le sublimer. Le faire à notre place. En se prosternant devant le dieu automatisation.

Quand je regarde l’état des lieux, quand je regarde ce qu’on me garroche en pleine face lors de mes balades virtuelles, force m’est de constater qu’on donne beaucoup de laisse aux outils. Qu’on leur laisse le contrôle. Qu’on pense qu’ils vont tout régler à notre place. J’ai parlé dans ces pages du désengagement des marques, de l’intérêt d’ajouter une dimension relationnelle à nos comms marketing, de l’intrusion éhontée et souvent impertinente du remarketing, et des sévices qu’on afflige aux données à coup d’intelligence très artificielle. Inévitablement, j’en parle donc dans cet entretien de 45 minutes.

Entendez-moi correctement. Je ne suis pas contre tout cet arsenal d’outils technologiques. Au contraire. Depuis ma plongée dans le numérique (22 ans déjà, ouf…), je suis le premier à prôner leur utilisation. Mais y a une différence entre les utiliser — correctement — et céder les renes.

Pendant la rédaction d’un article qui sera publié dans le prochain numéro du magazine INSPIRACTIONS, une publication de Postes Canada entièrement dédiée aux défis du marketing nouveau, je me suis fait cette réflexion: plus la techno joue un rôle de premier plan dans l’interaction marque/conso, plus on s’efforce de recréer une relation 1:1, plus on frôle l’authenticité, plus les gaucheries deviennent apparentes, évidentes. Impardonnables.

Dans cette ère où on laissera bientôt l’IA conduire notre propre voiture, sommes-nous vraiment prêts à faire de même avec notre marketing? I don’t think so. Déjà que l’idée de laisser ma vie entre les mains d’un robot qui conduiit mon char, et de ceux qui conduisent les caisses qui viennent à ma rencontre à 110km/h me laisse plutôt tiède, celle de m’éloigner de la relation client me tarabusque.

Peut-être le moment est-il venu de prendre un peu de recul. De se questionner sur notre relation avec les outils marketing. Sur ce que signifie une relation améliorée grâce à la techno, plutôt qu’automatisée par la techno.

Je pense qu’il est temps d’en faire peut-être un peu moins. Mais mieux. De cesser de vouloir être présent sur toutes les plateformes (souvent avec le même message, souvent, malheureusement, mauvais parce que générique et répétitif) et de se concentrer sur les points de contact qui font vraiment une différence.

Je crois aussi qu’il est venu de se rapprocher véritablement du consommateur, non pas PAR la techno, mais GRÂCE à la techno.

Allez écouter ce Marketing News Canada podcast

Mais allez, je ne vous sco0perai pas tout l’épisode du Marketing News Canada podcast au complet. Allez écouter par vous-même. Le son est so so au début, la plateforme d’enregistrement ne voulait pas reconnaitre mon bon micro, mais en cours de route, fouille-moi pourquoi, il s’est reconnecté. Mais ça s’écoute.

Vous trouverez juste ici l’épisode intitulé Normand Miron (Canada Post).

Bonne écoute!

NOTE: ce point de vue n’engage en rien Postes Canada, mon nouvel employeur. Je l’ai écrit à titre personnel, sur une base entièrement volontaire, sans salaire ou honoraires. Il ne fait que s’inscrire dans la suite de mes réflexions sur notre joyeux monde de la communication marketing, partagées ici, dans des articles publiés ailleurs, dans mes conférences, sur mes médias sociaux ou autour de quelques bières.

[/fusion_text][/fusion_builder_column][/fusion_builder_row][/fusion_builder_container]